Prise de parole du Collectif R lors de la manif antiraciste le 4.2.17 à Berne

Bonjour à toutes et à tous

Le collectif R a bientôt deux ans!

Depuis le 8 mars 2015 nous désobéissons à une loi injuste, qui oblige des gens en situation très précaire à retourner dans un pays
où ils n’ont pas choisi d’aller, où ils ne connaissent personne et où ils/elles ne seraient pas correctement accueilli.e.s. 
Nous avons ouvert un refuge dans une église et il y avons logé cinq personnes. Puis nous avons développé notre action et nos modes
de travail; nous avons transmis nos informations dans les abris PC et les foyers, invitant les personnes concernées par Dublin à venir
à nos permanences. Aujourd’hui nous rencontrons de plus en plus de personnes et la vie dans le refuge continue et régulièrement des
gens y entrent et des gens en sortent. Celles de ceux qui sont sorti.e.s du système Dublin sont remplacé.e.s par des personnes menacées
de renvoi.

Grâce à notre action ce sont aujourd’hui presque 150 personnes qui sont sorties du système Dublin et qui ont plus de poser leur demande
d’asile en Suisse. Et jusqu’à maintenant 24 reçu un permis B ou F !

La désobéissance civile est un outil puissant, qui permet à une minorité de faire entendre sa voix et de ne pas se soumettre servilement
aux lois et aux règlements qui ne respectent pas la dignité humaine et des principes humains bien plus importants qu’elles. C’est un
outil actif de revendication et de mise en œuvre de la démocratie. C’est magnifique et nécessaire. Nous invitons tous les groupes de
défense des migrants à y réfléchir et à trouver des moyens de la faire vivre leur niveau.

Mais cette lutte est difficile. Nous pensions en 2015 que nous arriverions À faire tomber rapidement les accords de Dublin en Suisse
ou au moins dans le canton de Vaud. C’était au moment où de nombreuses et nombreux réfugiés arrivaient depuis la Méditerranée en Italie
puis dans les autres pays d’Europe. Ces accords européens visant à limiter le «tourisme de l’asile» montraient toute l’absurdité de
leurs contraintes (et de leurs avantages pour la Suisse, qui les applique avec un zèle non dissimulé).

Aujourd’hui l’Italie et n’est toujours pas en mesure de fournir à chaque demandeuse ou demandeurs d’asile ne serait-ce qu’en hébergement
(je ne vous parle même pas de l’accès aux soins et aux services sociaux). Mais la Suisse s’en fiche et continue à faire tourner la
machine à renvois. Et Même dans le canton de Vaud, ou les choses semblaient un peu plus souples, l’étau se resserre et les autorités
cherchent par tous les moyens à briser notre mouvement.

Nous nous battons pour que les personnes qui ont choisi – pour des motifs qui sont les leurs – de déposer une demande d’asile en Suisse
puissent voir leur demande examinée ici. C’est la moindre des choses!

Nous devons trouver le moyen de nous faire entendre au-delà de nos cercles et faire changer l’opinion publique à propos des demandeuses
et demandeurs d’asile et des étrangères et étrangers en général. Ils ne sont pas un danger!

STOP DUBLIN ET STOP AU RACISME !