Un détenu incendie sa cellule dans un centre d’expulsion

Ce dimanche 16 avril, peu après 11h du matin, un détenu enfermé dans le centre de détention administrative à Granges (VS) et en vue d’être expulsé a mis feu à sa cellule. Il y “est parvenu à l’aide d’un briquet et a été gravement blessé. Après l’arrivée des pompiers, il a été emmené en hélicoptère à l’hôpital universitaire de Genève. Sa vie est en danger.

Trouvé sur renverse.co

Dans les centres de détention administrative LMC (relatif à la Loi sur les Mesures de Contraintes) comme à Granges sont enfermées des personnes non-suisses que l’État suisse planifie de renvoyer dans un autre pays. Ces prisons enferment des personnes qui ne sont pas punies par un.e juge pour un crime commis contre la loi, mais placées en détention par l’administration uniquement afin de faciliter leur expulsion.

Le 3 février 2010, dans ce même centre s’est déclaré un autre sinistre pour lequel les „causes sont inconnues“. Dans un rapport publié en novembre 2010 concernant une visite d’une délégation de la Commission nationale de la prévention de la torture (CNPT), on apprend que cette structure enfermait environ une quinzaine d’hommes en attente d’expulsion. Les détenus avaient à disposition trois heures par jour pour se promener dans la cour commune très petite, laquelle, selon le rapport, ne concèdait pas beaucoup de liberté de mouvement. Ils étaient enfermés dans leur cellule au moins 20 heures par jour. De plus, ils étaient enfermés à deux dans chaque cellule, en ayant uniquement accès à des „toilettes à la turque“ et sans avoir accès à un minimum d’intimité. Plusieurs prisonniers s’étaient plaints pour le traitement dégradant qu’ils subissaient durant le transport pour la visite vers le médecin externe, durant lequel ils étaient systématiquement menotés.

Le dernier rapport sur une visite de la CNPT à Granges date de 2015 et note qu’aucun changement a été effectué sur le fait de menoter les détenus lors d’examen médicaux, ainsi que la taille de la cour et le nombre d’heures de promenade. Néanmoins, Jacques Delavallaz, chef du service de la population et des migrations, ne semble pas vouloir remettre en question la déshumanisation à l’oeuvre dans les centres de détention administrative : “Pour moi, il n’y a pas de rapport entre ces critiques et ce qui s’est passé dimanche.”, répond-il au journal valaisan Le Nouvelliste.