Manif: Pour en finir avec le commerce néocolonial, manifestons contre le sommet des matières premières

Rendez-vous le Lundi 27 mars 2017 18h à la Place Saint-François à Lausanne !

Le lundi 27 mars, au Beau-Rivage Palace de Lausanne, se tiendra pour la 6ème année consécutive le Sommet mondial des matières premières. Les grandes entreprises du négoce, les multinationales de l’extraction et des banques d’investissement vont se retrouver pendant deux jours pour « discuter des tendances, des éventuels problèmes, des évolutions et du rôle de certains acteurs au sein de la chaine, notamment les banques » [1]. Autrement dit, au Beau-Rivage Palace, l’élite globalisée, les traders, les néo-colons et les banquiers s’organisent ; ils organisent le pillage des ex-colonies, de façon préméditée et de manière à en tirer le maximum de profit.

Le prix du billet d’entrée au Sommet, hors invitation, est fixé à 2’995 Euros. Sur les 50 intervenant.e.s invité.e.s on compte 43 hommes blancs. Pendant deux jours, c’est donc surtout entre riches hommes blancs que l’on va chanter les louanges de la « mondialisation heureuse », celle qui maintient en place des rapports de domination économique hérités de la colonisation et qui jette, chaque jour, des milliers de personnes dans la misère. Depuis les émeutes de la faim en 2008, il est clair que ces sociétés participent directement à l’augmentation des prix des denrées alimentaires.

Si les néo-colons se réunissent en Suisse ce n’est pas par hasard, mais simplement parce que nombre d’entre eux sont déjà là. La Suisse est la première place de négoce des matières premières au niveau mondial. Selon un rapport de la Confédération de 2013, 60% du café, 50% du sucre, 60% des métaux, 35% des céréales et 35% du pétrole mondial sont négociés en Suisse. Entre 2003 et 2011, les revenus liés à ce pillage sont passés de 2 milliards à 20 milliard de francs par an.

A Genève, on compte pas moins de 400 sociétés de négoce attirées par des taux d’imposition indécents. Pendant que le couple Maudet-Jornot s’acharne à criminaliser les migrantEs qui, bien souvent, sont originaires des pays appauvris par le commerce des matières premières, la Suisse, comme elle l’a toujours fait, accueille à bras ouverts les véritables responsables, les véritables criminels. Déjà à l’époque coloniale, la Suisse avait su s’enrichir sans se salir les mains trop publiquement. Il en va de même aujourd’hui.

Pas de justice pas de paix

Pour qu’ils ne dorment pas sur leurs deux oreilles

Pour en finir avec ce commerce néocolonial

Collectif Autonome D

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  • Pour protester contre la tenue du sommet des pollueurs
 et des pilleurs de la planète
  • Pour exiger que soit mis fin à la spéculation sur les matières premières
  • Pour la reconnaissance du droit à la souveraineté alimentaire
  • Pour l’abandon des privilèges fiscaux octroyés à ces entreprises
  • Pour que les multinationales domiciliées en suisse respectent les droits humains et environnementaux
  • Pour la transparence des flux financiers issus de l’exploitation des matières premières
  • Pour affirmer notre solidarité avec les peuples du monde entier, victimes de la rapacité des sociétés de trading

La Suisse occupe une place centrale dans le commerce mondial des matières premières!

Pour la sixième année consécutive négociants en matières premières et banquiers se réunissent au Beau-Rivage Palace à Lausanne dans le cadre de leur Sommet mondial des matières premières, du 27 au 29 mars 2017. Nul hasard : les rives du Léman font partie, avec Zoug et le Tessin,des principaux piliers du négoce suisse, lui-même situé très favorablement dans le peloton de tête mondial. Les désastres politiques, sociaux et environnementaux engendrés par ce business basé sur la corruption en hauts-lieux, les violations massives des droits humains, le mépris de la santé des populations et le dépouillement de la Terre sont documentés, notamment par l’ONG suisse Public Eye. Son étude sur le négoce suisse du pétrole a récemment jeté une lumière crue sur le fonctionnement dénué de tout scrupules de ces milieux s’accaparant le pétrole de certains pays africains pour y écouler ensuite le carburant le plus toxique.

Fondé fin 2012, le Collectif contre la spéculation sur les matières premières organise depuis lors un Contre-sommet qui prend le parti des victimes de ce commerce, bien loin de la « transparence » en trompe- l’œil qu’essaie d’opposer la branche aux démarches de la société civile. Le Contre-sommet s’efforce de mettre à jour les mécanismes qui permettent aux négociants de renforcer leur domination. Il donne la parole à celles et ceux qui luttent et dénoncent ces pratiques. Cette année, la thématique du Contre-sommet porte sur la place spécifique occupée par la Suisse dans ce sale business. Il aura lieu le samedi 25 mars, tandis qu’une manifestation est prévue pour le lundi 27 mars.